Industrie photovoltaïque : « Céder face à la Chine, c’est sacrifier le Made in Europe! »
Jean-Luc Bennahmias s’indigne contre l’opposition de l’Allemagne à la taxation des panneaux solaires chinois. « Si la Commission européenne lâche sur ce dossier, c’est à désespérer de l’Union européenne actuelle », prévient-il.
« L’industrie photovoltaïque, censée être l’un des moteurs d’une transition énergétique pleine de promesses, a été laminée en quelques mois par des pratiques commerciales chinoises reconnues comme déloyales par la Commission européenne. Après l’ouverture d’une enquête en réponse à la plainte d’un industriel allemand, la Commission propose de taxer les panneaux solaires chinois. Et voilà que l’Allemagne s’y oppose », s’indigne le vice-président du Mouvement Démocrate.
Pour lui, « on marche sur la tête ». « Les pressions chinoises auraient-elles eu raison si vite de la nécessaire réciprocité que l’Union est en droit de demander à ses partenaires commerciaux ? A la première menace de rétorsion, l’Allemagne et nombre d’autres Etats membres voudraient faire volte face et capituler devant une concurrence non-libre et complètement faussée: c’est tout simplement désespérant », souligne-t-il.
« Les États-Unis – qui sont déjà en avance sur nous sur l’évasion fiscale – n’ont pas tremblé pour remettre les points sur les ‘i’ et imposer des mesures de rétorsion. Pour retrouver un semblant de crédibilité, l’Union européenne doit elle aussi montrer qu’elle n’est pas naïve, qu’elle protège les européens, ses industries et ses normes sociales et environnementales », détaille l’eurodéputé. « Être capable de s’imposer dans les négociations avec le reste du monde et établir enfin justement cette fameuse ‘concurrence libre et non faussée’ qui lui est chère, c’est ce qu’on demande aujourd’hui à la Commission européenne », insiste-t-il.
« Si l’UE n’est pas capable de faire bloc sur ce dossier emblématique alors c’est à désespérer de l’Union européenne actuelle. Cela n’augure en tous les cas rien de bon pour les négociations qui s’engagent sur l’accord de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis », poursuit l’écologiste.
« Si la Commission lâche sur ce dossier alors qu’elle dit avoir les preuves du dumping chinois, nous pouvons craindre le pire pour les futurs accords commerciaux. Autant dire que la décision de la Commission européenne, attendue le 5 juin prochain, sera déterminante non seulement pour l’avenir du photovoltaïque mais aussi pour l’avenir de l’UE en tant que force commerciale et politique », conclut-il.
Poster un commentaire