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« Les Centristes, de Mirabeau à Bayrou » de JP Rioux : retour sur l’impact du Centre sur les évolutions politiques. | MoDem du Loiret
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« Les Centristes, de Mirabeau à Bayrou » de JP Rioux : retour sur l’impact du Centre sur les évolutions politiques.

Par cet article, il vous est proposé un retour de l’impact du centrisme dans les évolutions sociétales et politiques,  à  partir de l’ouvrage de Jean Pierre Rioux « Les Centristes, de Mirabeau à Bayrou », et de son intervention à Orléans le 15 février 2012.

MODEM  LOIRET

SARAN le, 1ER janvier 2013

Tant de l’écoute de Jean-Pierre Rioux – son intervention en février dernier au cinéma « Les Carmes » – que de la lecture de son livre intitulé « Les centristes de Mirabeau à Bayrou », je retiens en tout premier lieu, une satisfaction personnelle (qui sera partagée, je le pense) d’appartenir à une famille de pensée politique qui remonte historiquement aux racines de la Révolution française, et dont l’action menée à toutes époques, a beaucoup apportée à la République française.

Certes, il n’est pas possible de résumer  ici ce livre passionnant car très riche en analyses du « centrisme » sur une aussi longue période – de la Révolution à nos jours- mais il en ressort des « fondamentaux centristes » qui font selon une formule biblique restée célèbre, reprise et paraphrasée par Jean Lecanuet : « les centristes sont le sel de la terre».

Le « sel de la rédaction » est fourni par des éléments de faits que nous devons avoir en notre mémoire pour agir dans les mois à venir pour une compétition déterminante (les présidentielles en 2012) pour notre pays.

Comme l’a fait l’intervenant lors de sa venue à ORLÉANS, et avec l’avantage de l’écoute, j’ai repris en trois phases la synthèse de l’écrit et de l’oral, comme suit :

  • ce qui constituent les fondements des comportements centristes : ex, leur fascination pour l’Etat de Droit, l’Instruction publique, la Délibération, la Décentralisation, l’Europe et le Modèle social.
  • ce qui a sous-tendu philosophiquement ce mouvement des partisans du « juste milieu », tels, la raison et rassemblement (délibération) ; les racines chrétiennes (le modèle social), le principe de subsidiarité (l’Europe et la décentralisation), le la défense des libertés publiques ( l’instruction publique) ;

et enfin,

  • ce qu’il y a de plus atypique sous la Vème république dans termes de la cohabitation, du scrutin uninominal à deux tours et la fameuse « bipolarisation » – théorisée par Balladur.

Pour terminer, les « Ambitions » telles que définies par JP RIOUX et son mot final, qui explique tout – le centrisme « INCREVABLE ».

 

L’ ETAT DE DROIT :

Sous la révolution française (page n°22) : «  les modérés se sont obstinés, par précaution comme par nécessité, avant comme après Thermidor, à défendre le système représentatif contre la démocratie directe, l’élu contre l’activiste, le citoyen éclairé contre l’idéologue ou l’ignorant, la dignité de chaque personne conte l’empiétement de tout pouvoir.

« …..ils ont frayé la voie à l’Etat de droit, à la bonne administration, aux élites et aux notables dévoués, aux libertés dans leur diversité, à la pluralité des confessions et des idéaux, à l’instruction publique et à l’apprentissage du civisme »…

L’INSTRUCTION PUBLIQUE :

Signe fort de l’engagement des « centristes » – l’instruction publique «  mère de la réconciliation générale » après les débats révolutionnaires (l’auteur cite Daunou : – Qui mieux que l’instruction publique exercera le ministère de la réconciliation générale ? )»

Viennent en renfort beaucoup de citations, notamment celle de Condorcet reprise comme suit aux pages n°22-23 «….  même sous la Constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave ».

Le but de l’instruction ajoutait-il, n’est pas de faire admirer aux hommes une législation toute faite, mais de les rendre capables de l’apprécier et de la corriger. Il ne s’agit pas de soumettre chaque génération aux opinions comme à la volonté de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus, afin que chacune devienne de plus en plus digne de se gouverner par sa propre raison » …. Préférez les lumières à l’éloquence, la hache de Phocion aux foudres de Démosthène. Vous ne manquerez pas de gens prêts à mourir pour la liberté, préférez-leur ceux qui savent bien en quoi elle consiste »

Dans le « juste-milieu autoritaire », sera choisi l’un des historiens tel, Victor Duruy, exceptionnel ministre de l’Instruction publique de 1863 à 1869 qui assura le relais de Guizot à Ferry dans le processus de démocratisation et de la laïcisation de l’Instruction publique.

LA DELIBERATION

L’un des constitutionnalistes les plus prolifiques au cours de la période révolutionnaire y compris la période bonapartiste, l’abbé Sieysès, a compris que la DELIBERATION serait le ressort de la démocratie, l’assurance de suivre la meilleure voie, et celle de la réforme et du progrès en continu.

Tous ses raisonnements sur la distinction entre l’unanimité et la majorité, « sur la nécessité du concours des opinions » pour emporter le consentement et imposer la décision, sur l’art de se persuader réciproquement par la discussion argumentée, sur la production d’accords à répétition et sur le consentement comme principe moteur du gouvernement représentatif, sont d’une étonnante actualité au XXème siècle.

Car il faut absolument se résoudre, lançait-il, «  à reconnaître tous les caractères de la volonté commune dans une pluralité convenue » : formulation toute centriste commente l’auteur JP RIOUX ; pages 25-26

Le raisonnement est à la base de tout débat avec le soutien de la VERITE. Selon Benjamin Constant, « le soutien naturel de la vérité, c’est l’évidence. La route naturelle de la vérité, c’est le raisonnement, la comparaison, l’examen ». « Persuader à l’homme l’évidence ou ce qui lui paraît être l’évidence, n’est pas le seul motif qui doive le déterminer dans ses opinions, que le raisonnement n’est pas la seule route qu’il doit suivre, c’est fausser ses facultés intellectuelles ».

La méthode de gouvernement : En juin 1881, le discours d’Epinal de Jules Ferry constituera à cet égard le « fil rouge de la gouvernance républicaine en qu’il proposait d’adopter définitivement la voie médiane pour gouverner au mieux contre tous les « intransigeants » et de faire de la concentration républicaine une « stratégie de gouvernance ».

La « balle au centre » permettra, au centrisme de rassemblement et de gouvernement à vocation institutrice et tempérante aura puissamment ( tout au long du XIXème siècle jusqu’au choc de 1914), contribué à la défense et à la continuité de la République contre les extrémismes et la subversion.

Leur obstination (citons Jules Ferry, Condorcet, Guizot, Duruy principalement) aura permis de frayer une voie entre le libéralisme et le socialisme, à inaugurer une marche à l’entente politique et sociale, et contribuera à installer une République ennemie des systèmes et des idéologies, fortifié un parlementarisme soucieux d’éviter l’affrontement bipolaire.

Il ne s’est agi rien de moins que d’apprendre à « frayer un chemin entre Révolution et Réaction, entre Droite et Gauche, de concilier l’ordre et le progrès en républicanisant la devise d’Auguste Comte ( Discours sur l’ensemble du positivisme de 1848) « l’amour pour principe, l’ordre pour base et le progrès pour but ».

Plus tard, en 1910 Marc Sangnier reprendra une position l’idée « d’une politique de vérité, d’éducation civique générale, d’information et de formation, destinée à porter le citoyen au niveau d’un décideur »

 La DECENTRALISATION :

L’origine historique est intéressante à noter. C’est en effet, en 1881 dans ses « Vues sur le gouvernement de la France » que le duc de Broglie, ancien chef du gouvernement de Louis Philippe, a accepté le suffrage universel et la prééminence du parlementarisme, à CONDITION qu’une Chambre Haute peuplée de notables équilibres l’impatience démocratique de l’Assemblée et, surtout, qu’une franche DECENTRALISATION offre aux citoyens une éducation politique de proximité (en filigramme était évoqué également le souhait de voir les collectivités territoriales être représentées dans cette chambre du Parlement, de plus était consacré le Bicaméralisme pierre angulaire de la démocratie anglaise).

Cette reconnaissance des droits de l’individu éclairé à mener à cette critique du centriste de l’idée de majorité, selon toujours Constant. En effet, la majorité peut être tyrannique, et qu’il faut donc en conséquence garantir les droits de la minorité, tant qu’il arrive « sans cesse qu’une partie de la majorité d’hier forme la minorité d’aujourd’hui »

En défendant les droits de la minorité l’on défend les droits de tous. C’est tout le sens des libertés publiques si chères aux centristes.

De même l’Europe – terrain de jeu du mouvement centriste- constitue une suite cohérente de l’application du principe dit de « subsidiarité », lui-même au cœur de la décentralisation.

LE MODELE SOCIAL :

A la suite de la Deuxième guerre mondiale, n’oublions pas la part prise par les centristes dans la construction de ce que l’on appelle le « modèle social français ». Sans doute, ajoute l’auteur, parce que leur « christianisme social » était une bonne boussole pour parachever l’œuvre sociale de solidarité lancée au cours de la IIIème république.

La Démocratie n’est pas autre chose que le nom profane de l’idéal des chrétiens (Jacques Maritain auteur en 1936 du livre le plus lu et relu par sa génération – Humanisme intégral –)

Jean Lecanuet a confirmé ce propos politiquement car dira-t-il «  non seulement c’était la transcription dans l’action d’une volonté de justice sociale, les suites de la résistance, bien entendu, mais c’était aussi l’entrée de catholiques, définitivement dans la République ».

A l’appui de cette situation politique, et ayant rappelé que les causes profondes de la crise du capitalisme et de la version occidentale de la démocratie était de l’ordre du spirituel, Mounier disait « le primat de l’économique est un désordre historique dont il faut sortir »

La Vème REPUBLIQUE

– La Vème et le centrisme :

L’exercice du pouvoir a pris sous la Vème république gaullienne des formes inédites et rassembleuses qui prenaient à contre pied tout ce qui avait légitimé et donné au centrisme « force opératoire », parlementaire et partisane, de concentration républicaine à l’ancienne ( la notion de rassemblement gaulliste est la cause de cette perte opératoire).

Dès lors, se sont posées beaucoup de questions :

  • Qu’était donc le centrisme à l’heure de la nouvelle république ?
  • En quoi pouvait-t-il être encore utile à la nation, à la démocratie ?
  • Etait-il un héritage ou une espérance ?
  • Serait-il la force à la charnière ou d’appoint ?
  • Comment espérer devenir majoritaire ?

En réponse, peu à peu s’est détachée une idée qui s’est imposée  :

  • Une ambition est indispensable si le centrisme veut survivre et dès 1962 cette idée devait déboucher sur la construction d’un Pôle d’attraction «  d’une force neuve, majoritaire, autonome et capable de peser sur les choix nationaux » et qui « ne laisserait pas s’installer dans le pays le dangereux tête-à-tête des gaullistes et des communistes »

De ce point de vue, JP RIOUX indique que le parti démocrate majoritaire c’est « RERUM NOVARUM » et Marc SANGNIER, qui continuaient avec « un Projet de civilisation fondé sur la liberté, la solidarité, la responsabilité et l’épanouissement des personnes » qu’il s’agissait de revivifier.

NB : le dernier livre programme de Martine AUBRY n’est-il pas intitulé  « Projet de Civilisation »,  mot choisi pour dépasser le terme de société pour dégager un processus d’analyse et de proposition (programme « care » importé des Etats-Unis)

  • la Cohabitation : Selon les mémoires de Jacques Chirac parus en 2010, «  la cohabitation nous place tous deux dans une situation délicate où, sans être condamnés à nous entendre, nous n’en serons pas moins contraints à agir de concert pour le bien de la Nation ».   NB : Nous (président et chef du gouvernement)

Le Dilemme centriste :

La bipolarisation prive à coup sûr le centrisme de perspective mais il existe bien dans la France d’aujourd’hui des réalités centristes et une tradition qui plonge ses racines dans l’histoire. En revanche, il est malaisé d’identifier en raison de son caractère réducteur des notions de gauche et de droite. Une aspiration réelle de l’opinion publique et une gestion pragmatique semble possible compte tenu des bouleversements de la société et de la présence de groupes que la bipolarisation à pousser à se regrouper dans les deux coalitions opposées. En revanche, il pourrait y parvenir en y faisant valoir leur identité.

Cette vision est appuyée par des enquêtes d’opinion qui montrent que le « refus de confiance à la gauche et à la droite pour gouverner le pays est un phénomène largement majoritaire – trois français sur cinq le partageaient en 2007 ». La traduction électorale de constat est que le « potentiel de voix pour le centre sous la cinquième république – tourne autour de 15% des voix ».

– JEAN LECANUET 15,5% en 1965 ; ALAIN POHER 23,3% en 1969 ; RAYMOND BARRE 16,5% en 1988 ; FRANCOIS BAYROU 18,5% en 2007. (je n’ai pas les chiffre de GISCARD)

 

Jean Pierre Rioux en terminant fait sous couvert d’Ambition pour les centristes quatre propositions liées à l’histoire :

  • faire progresser, ensemble, la règle de droit et le consentement démocratique, l’une et l’autre indispensables à l’exercice toujours perfectible, de la souveraineté en politique depuis 1789.
  • Rapporter étroitement et continûment cette souveraineté politique à l’évolution d’une société en lutte contre le jacobinisme qui la bloque ou la dénie (Etat trop centralisé et trop instituteur du social – Pierre Rosanvallon-).
  • Chercher à quelle échelle spatiale les ambitions politiques et sociales précédentes trouveront leur point d’application et leur variable d’ajustement réformiste ;
  • Mettre l’Instruction, la Formation, l’Innovation et la Culture en effervescence chez tous, proposer une sorte d’insurrection de l’intelligence et de l’Initiative contre le Désespoir économique, l’Egoïsme social, et la Misère civique et morale.

Pour conclure :

« L’on a coutume de dire que pour savoir où l’on va, il nécessaire de savoir d’où l’on vient ».

Cette phrase est la base de cette « retransmission certes étroite et peut-être maladroite d’un texte historique » dont les fruits constituent pour nous – personnes du XXIème – sources de réflexion mais aussi d’action

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