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« Il faut un fonds monétaire européen et une mutualisation de la dette euro » | MoDem du Loiret
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« Il faut un fonds monétaire européen et une mutualisation de la dette euro »

Invitée de Christophe Barbier sur I-Télé lundi 24 octobre, Marielle de Sarnez, députée européenne et vice-présidente du Mouvement Démocrate, a prôné « une union politique pour l’Europe », accompagnée d’un « fonds monétaire européen qui garantisse la dette et une mutualisation de la dette euro jusqu’à 60 pour cent du PIB ».
Christophe Barbier : Est-ce que vous soutenez Rachida Dati dans son offensive en piqué sur François Fillon ?

Marielle de Sarnez : J’ai entendu ses propos, je trouve que tout cela est assez violent et je pense que c’est un symptôme d’une sorte de décomposition de l’UMP. C’est un parti qui va mal, cette majorité gouvernementale ne se porte pas bien, la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy signe plutôt une décomposition de cette UMP.

Pour vous l’UMP anticipe en fait la défaite de Sarkozy et on commence à préparer la suite ?

Visiblement ces espèces d’agitations dans tous les sens, de règlements de comptes extrêmement personnels au moment où le pays est dans de graves difficultés me semblent assez déconnectés de la réalité.

Est-ce justifié pour vous ? Sarkozy est-il déjà battu ?

On ne sait pas, il va y avoir une campagne qui va s’ouvrir, après que l’on ait eu les primaires de différents partis. Est-ce que c’est plié ? Ce que je sens, c’est qu’il y a quand même une envie de changement importante dans le pays et que probablement il y a une forme de rejet de Nicolas Sarkozy que je n’ai pas vraiment connue avec les présidents précédents ; je crois que c’est assez fort. Après, on ne sait jamais comment peut tourner une campagne.

Le changement en France, traditionnellement, c’est l’alternance. En 1981 c’était vers la gauche, en 2007 Nicolas Sarkozy ?

Cette fois-ci, si les Français répondent « Oui nous voulons le changement », il y aura deux voies possibles : il y aura au fond la voie traditionnelle de la Gauche avec François Hollande et il y aura une voie plus novatrice, plus rassembleuse, celle de François Bayrou.

Est-ce que ces deux voies peuvent converger, s’additionner ? Une alliance Bayrou-Hollande ?

La voie que propose François Bayrou c’est de dire « regardez les difficultés du pays ». Imaginer que l’on puisse redresser le pays sans la Droite républicaine, sans la Gauche réformiste ou réformatrice, c’est évidemment raconter des histoires. On ne pourra pas faire ce qui devra être fait camp contre camp, Gauche contre Droite.

François Hollande nous a dit samedi « la Gauche va sortir la France de la crise ». Pourquoi ne le croyez-vous pas ?

Je ne le crois pas parce que son discours, comme l’a dit François Bayrou, n’est pas soutenable. On ne peut pas dire « je reprends le projet socialiste, on dépensera plus demain », ce n’est absolument pas crédible parce que ça ne se fera pas, on n’aura pas les moyens de le faire. Qui ne voit pas aujourd’hui la crise qui frappe l’Europe, la crise de la dette, qui ne voit aujourd’hui la crise qui frappe la France, crise de la dette, crise financière, crise économique, crise sociale… Il va falloir se relever les manches, il va falloir travailler tous ensemble et les recettes d’hier ne correspondent pas aux enjeux de demain, aux défis de demain.

Croyez-vous que la France qui souffre est assez mûre pour accepter le discours de François Bayrou « moins de dépenses, plus d’impôts » ?

Je crois que l’on peut dire « moins de dépenses publiques et effectivement plus d’impôts » comme le dit François Bayrou mais il dit aussi « attention il y a une voie, il y a un chemin pour s’en sortir ». Il faut que la France se remette à produire. La France ne produit plus, vous le voyez bien, les Français le voient, tous les produits qu’ils achètent pour leur vie quotidienne, ils viennent de l’étranger. Nous ne produisons plus, nous sommes déficitaires. Près de 80 milliards de déficits à la fin de l’année, c’est la raison de la dette et ça ce n’est pas une fatalité, on peut s’en sortir, c’est tout l’enjeu du programme de François Bayrou.

Peut-on s’en sortir avec de la démondialisation et du protectionnisme ? Est-ce cela qui empêche de produire ?

On peut s’en sortir en ne visant pas de bouc-émissaire, en arrêtant de dire que tout cela c’est de la faute des autres. Bien sûr qu’il faut une concurrence qui soit loyale, notamment avec la Chine, évidemment, mais en même temps il faut que l’on fasse le travail chez nous. On ne produit plus alors que l’on a des ingénieurs, on produit plus alors que l’on a des chercheurs et qu’on peut faire des avancées technologiques considérables en France, il faut reprendre ce chemin-là de la production, c’est vital.

La grande offensive de François Bayrou avec ses thématiques de campagne, sa candidature officielle, c’est pour le mois de novembre puisque la gauche lève le pied et Sarkozy n’est pas candidat encore ?

On a toujours dit que François Bayrou annoncerait sa candidature à la fin de l’année, donc je pense que ce sera pour le mois de décembre.

Europe en crise, Europe en sommet, Nicolas Sarkozy a été très vert visiblement dans ses propos à l’égard de David Cameron qui s’était permis de dire aux Français et aux Allemands « arrêtez de tout décider à deux ». Est-ce que Sarkozy a eu raison de remettre les Britanniques à leur place ?

Non, je pense qu’il n’a pas raison. Quand on est en moment de crise, il ne faut pas rajouter des crises à la crise. La crise est extrêmement profonde: la crise de la dette, la crise économique, la crise sociale, la crise de l’Europe, parce qu’au fond s’il y avait une Europe politique, on ne serait pas non plus dans cette crise.

Est-ce également la faute des Britanniques ?

Arrêtons de dire « c’est toujours la faute de quelqu’un ». Nicolas Sarkozy comme Angela Merkel se veulent aux commandes de tout cela depuis deux ans, et on ne peut pas dire que l’on ait pris les bonnes décisions au bon moment. Si on avait agi dès le premier jour de la crise grecque, c’est-à-dire en décembre 2009, probablement que l’on n’en serait pas là aujourd’hui.

Alors est-ce qu’aujourd’hui on prend les bonnes décisions, par exemple demander aux créanciers privés d’abandonner 50 pour cent de ce que la Grèce leur doit, est-ce une bonne idée ?

Je crois que la dette de la Grèce est difficilement soutenable, parce qu’on n’a pas su gérer cette dette. On aurait dit depuis le début « nous, Europe, nous garantissons la dette grecque », les taux d’intérêt n’auraient pas été aussi hauts. Je crois aussi que l’on n’aurait pas dû gérer avec ce qu’on appelle cette « troïka ». Vous savez, arriver chez les Grecs, leur dire : « Coupez les salaires, coupez dans les pensions, diminuez les retraites, y compris des personnes âgées », ceci ne marche pas, on aurait dû imposer que opposition et majorité grecques se mettent autour de la table avec les Européens et par exemple, demander une réforme fiscale, que l’Eglise Orthodoxe, que les armateurs payent enfin l’impôt en Grèce, il y a des réformes de structure qu’il faut faire dans ce pays, il faut leur laisser le temps de les faire.

Le fonds de stabilité financière ne sera pas une sorte de banque, c’est ce que voulaient les Français, cela a été refusé. Le regrettez-vous ?

Je pense qu’il faut pérenniser ce fonds. Je suis pour un fonds monétaire européen qui garantisse la dette et je suis pour une mutualisation de la dette européene jusqu’à une hauteur de 60 pour cent du PIB. Mais le corollaire de tout cela, c’est qu’effectivement, les Etats membres qui ont des déficits et des dettes importantes essayent de rétablir l’équilibre de leurs finances publiques.

C’est-à dire qu’il faut une sorte de discipline « allemande » dans tous les pays ?

Il faut de la discipline, il faut de la rigueur ! Je veux dire, la dette c’est évidemment, peut-être demain les problèmes de récession économique. Vous ne pouvez pas rester endetté, il faudra également que la France sorte de la dette, pour se retrouver des marges de manœuvre et pour avoir du développement économique et de la croissance.

Les banques doivent retrouver 108 milliards pour se recapitaliser, c’est la décision d’hier. Est-ce bien ?

D’abord, je crois que toutes les banques n’ont pas besoin de recapitalisation, d’après ce que je lis et de ce que je comprends. La plupart des banques françaises disent, « nous pouvons, avec nos bénéfices, effacer une partie de ce que nous avons prêté à la Grèce ».

Mais il faut rassurer les marchés !

Mais oui, mais arrêtons de raconter des histoires comme ça, visiblement en permanence, si les banques peuvent se recapitaliser par elles-mêmes, toutes seules, c’est beaucoup mieux. Aller mettre des fonds publics dans les banques, ça veut dire quoi ? Ca veut dire que les Etats, déjà endettés, réempruntent pour financer les banques ? Tout ceci n’est pas sérieux.

En Libye, la charia sera la source première du Droit, la loi islamique. En Tunisie, on attend des résultats, favorables, sans doute, aux partis islamistes. Est-ce que vous êtes inquiète pour les lendemains du printemps arabe ?

Je demande que l’on reste vigilant, en particulier sur la Libye qui a pris cette décision hier.

Comment fait-on ?

Nous allons être partenaire pour la reconstruction de ces pays-là, ils ont besoin de l’Europe et nous avons besoin d’eux. Dans un partenariat, il faut qu’un certain nombre de valeurs soit respectées, sans cela, il ne pourra pas y avoir de partenariat.

Est-ce qu’ils ont vraiment besoin de l’Europe ? Il y a la Chine, qui est prête à payer, les Etats-Unis en embuscade.

Si l’Europe était unie, on ne laisserait pas faire la Chine dans certains Etats membres ou pays voisins de l’Union Européenne. Je demande une union politique de l’Europe, pas seulement économique et sociale mais aussi que l’on parle d’une seule voix sur ces grandes questions que sont, par exemple, l’évolution du monde arabe.

C’est-à-dire qu’il faut reprendre tout, notamment au sujet du ministre des affaires étrangères de l’Union Européenne ?

Je trouve qu’Alain Juppé est plutôt un bon ministre des affaires étrangères en France, on va dire, mais une gouvernance européenne des affaires étrangères, il n’y en a pas. Au fond, le Traité de Lisbonne, qu’a-t-il fait ? Il a multiplié les fonctions, on n’a jamais eu autant d’hommes ou de femmes en fonction et on n’a jamais aussi peu entendu l’Europe et au plan international, et au plan interne.

Est-ce que finalement Nicolas Sarkozy n’ira pas devant les électeurs avec un bon bilan international et européen ?

Non, je ne le crois pas, c’est plus compliqué que ça. Je pense qu’il a bien géré la crise d’il y a deux ans. En revanche, cette crise-là, la France, comme l’Allemagne, ne sont pas, pour le moment, à la hauteur.

 

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