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« La parole des femmes se libère, mais continue d’être toujours mise en doute » | MoDem du Loiret
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« La parole des femmes se libère, mais continue d’être toujours mise en doute »

Marielle de Sarnez, députée européenne et responsable des Affaires étrangères, au sein du Shadow cabinet, était l’invitée du Talk Orange-Le Figaro, lundi 30 mai.

Elle s’est exprimée sur l’affaire Georges Tron, soulignant que « la présomption d’innocence existe mais qu’on ne peut pas nier que tout cela fait des chocs d’opinion, que cela bouscule et interpelle la société française ».
Le Figaro-Orange : Le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, Georges Tron, a démissionné dimanche du Gouvernement après les accusations d’agressions sexuelles qui ont été portées contre lui. Il a eu raison de démissionner ?

Marielle de Sarnez : Je crois qu’il n’y avait pas d’autre solution. Il ne pouvait pas faire autrement. C’était une affaire qui arrivait, sûrement pour la majorité, qui n’arrivait pas au très bon moment, notamment avec l’affaire DSK. Il n’y avait pas d’autre issue que celle-là.

La présomption d’innocence existe-t-elle encore ?

Tant que les faits ne sont pas avérés pour toutes ces affaires qui arrivent, qui font irruption dans la vie politique, oui il y a une présomption d’innocence. Mais on ne peut pas nier que tout cela fait des chocs de plus, que tout cela bouscule l’opinion, la société française, que cela l’interpelle, que cela interpelle les femmes aussi. On a le sentiment qu’il y a une espèce de libération de la parole des femmes et qu’elles disent des choses qu’elles n’osaient pas dire auparavant. Cela devrait faire réfléchir sur l’état de notre société. Ce n’est pas très brillant de ce point de vue-là, avec beaucoup de machisme.
La parole de la victime est toujours mise en doute, comme une espèce de réflexe de la classe politique d’abord. Dans l’affaire DSK, dès qu’un politique est attaqué on a toute la classe politique qui essaye de faire corps, de le protéger, ce qui n’est pas un bon réflexe. Et puis on nie l’existence de la victime, on met en cause la parole de la femme. Je crois qu’il faudrait aussi qu’on réfléchisse dans cette affaire à tout ce qui pourrait s’apparenter à des abus d’autorité ou à des abus de pouvoir, car c’est toujours les rapports d’un homme qui est au sommet du pouvoir et d’une subordonnée, une femme « inférieure ». Je trouve cela très alarmant dans le constat que nous devons faire de la société française.

Christine Lagarde est soutenue par l’ensemble des pays européens pour sa candidature au FMI, ainsi que le G8. C’est une bonne candidate ?

On verra. J’ai quelques interrogations. Il y a l’affaire Tapie en cours, avec un rapport de la Cour des comptes qui dit beaucoup de choses. Il y aura peut-être une procédure judiciaire. Elle a dit que même s’il y avait une procédure judiciaire, elle irait jusqu’au bout. Il s’agit pas mal de désinvolture me semble-t-il. Je fais confiance à la justice de mon pays et si la Cour des comptes a constaté un certain nombre de choses, on verra ce qu’il en advient plus tard.
Il y a quelque chose que je n’ai pas aimé dans cette affaire du FMI, c’est qu’on dise : « les Européens vont très mal, notamment concernant l’endettement, donc il faut absolument que ce soit un Européen car si quelqu’un d’autre venait regarder les affaires des Européens, ce ne serait pas bon pour l’Europe ». C’est une règle à laquelle ils ont dit, après la nomination de DSK, qu’ils mettraient un terme, que le prochain ou la prochaine serait quelqu’un des pays émergents. Je comprends que ce soit un Européen, c’est très bien. Le FMI aujourd’hui est le prêteur de la zone euro. Mais il y a du coup une espèce de défiance envers les pays émergents que je n’ai pas beaucoup aimée.

Angela Merkel a pris la décision de sortir l’Allemagne du nucléaire. C’est une bonne nouvelle pour vous ?

C’est la décision d’Angela Merkel et je l’entends. C’est une décision qui revient sur une décision qu’elle avait elle-même prise en 2010. En 2002, Schroeder avait décidé que les centrales ne changeraient pas. Angela Merkel a pris une autre décision il y a un an, et maintenant elle revient sur cette décision. Je pense que sur cette grande question de l’énergie, et ça concernera la France, les « politiques yo-yo » ne sont vraiment pas une bonne chose.
On a besoin de débat serein sur ces questions énergétiques. Le nucléaire crée des peurs et je le comprends très bien. Ce qui s’est produit au Japon met le doigt sur les accidents nucléaires et une sorte de « fin du monde » qui arriverait. On doit pouvoir poser la question du nucléaire, mais aussi la question du CO2 et des émissions de gaz à effet de serre. Il faudrait réduire la plage du nucléaire et en même temps lutter contre le réchauffement climatique. Pour l’instant, l’Allemagne consomme notre électricité qui est nucléaire. Ensuite, ce sera le charbon puis le gaz russe notamment. Il faut que l’on ait un débat en Europe sur le fond de savoir comment on pourrait avoir un mix énergétique qui soit le plus durable possible. Le nucléaire n’est pas une question taboue. On doit aussi avoir une certaine autonomie en matière d’énergie, ce qui implique de consommer moins et différemment.

Quand vous dites qu’il faut un débat, vous pensez qu’il faut aller jusqu’à un référendum en France ?

Je ne suis pas pour un référendum « pour ou contre le nucléaire ». On peut soumettre aux citoyens ce qui serait les choix stratégiques en matière d’énergie. Mais on sait que les questions d’énergie vont amener des réponses qui sont plurielles. Si on sortait du nucléaire dans 10, 20, 30 ou 40 ans, on aura cette décision à prendre en France à savoir : est-ce que l’on prolonge nos centrales ? Est-ce que l’on construit de nouvelles centrales ? Ou bien est-ce que l’on investit cet argent-là sur autre chose ? Je demande que l’on mette tous les chiffres sur la table, que l’on ait aucun tabou et que l’on ouvre le débat.

Beaucoup d’internautes vous interrogent sur la stratégie du MoDem. Peut-il y avoir une issue favorable avec la Confédération centriste ?

Je ne confonds pas ce qui est « le faux centre », c’est-à-dire les centristes de la majorité présidentielle, et ce qui est l’émergence d’un centre qui est tout le combat de ma vie politique. Ce sont des gens qui ont gouverné et qui gouvernent encore aujourd’hui, qui sont dans la majorité présidentielle et ça a été leur choix. Je l’entends très bien, mais vous ne pouvez pas être dedans et dehors, vouloir le beurre et l’argent du beurre. Je pense qu’à un moment, surtout dans les temps dans lesquels nous sommes, il faut de la clarté, une éthique de comportement. Donc oui, je fais partie de celles et ceux qui tendront la main à ceux qui ont fait un choix différent du mien en choisissant Sarkozy. Je tendrai la main aussi à ceux que j’appelle les « socio-réalistes ». Du centre droit au centre gauche, en passant par le centre, je crois qu’il y a une alternative à construire et tout le monde est le bienvenue.

Question de Thierry Mariani : Est-ce que vous vous voyez un jour gouverner avec Eva Joly ou Jean-Luc Mélenchon ? Et au moment où les présidentielles approchent, ne croyez-vous pas que le combat courageux que vous avez mené doit conduire à un moment à dire : « aux prochaines présidentielles je serai soit avec les socialistes et leurs alliés, soit finalement dans le camp de la majorité » ? Quelle est aujourd’hui votre position en matière d’alliance ?

Je suis contre la bipolarisation. Nous avons la droite et la gauche et pas de force qui émerge. Tout le combat de ma vie c’est de faire émerger une autre force. Est-ce que j’ai envie de gouverner demain ? La réponse est oui. Est-ce que nous avons envie de gouverner demain ? La réponse est oui. Je crois que nous gouvernerons bien. Cela passe par l’élection présidentielle et, le moment venu, je souhaite que François Bayrou soit en mesure de rassembler ce grand bloc central qui devra, je l’espère, gouverner la France demain.

Vous craignez la candidature de Jean-Louis Borloo ?

Je n’y crois absolument pas. Je crois qu’il y a un principe de réalité extrêmement simple, surtout sous la Vème République, c’est que le président de la République sera le candidat légitime de sa majorité présidentielle.

 

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